Ecrire une critique de jeu vidéo

Le monde du jeu vidéo est de plus en plus reconnu, et le nombre de sites dédiés à cet univers va croissant. Vous aussi, vous avez envie d’exprimer votre avis sur les jeux auxquels vous jouez, et d’être utile à ceux qui hésitent à l’acheter , vous voulez ecrire une critique de jeu vidéo? Vous pouvez vous lancer dans la critique de jeux vidéo. Mais pas sans quelques lignes directrices, au risque d’écrire dans le vide. Ce petit guide de la critique de jeu vidéo vous permettra d’aborder les thèmes fondamentaux propres à ce domaine et de gagner en pertinence.

Connaître le jeu : y avoir joué !

Cela peut sembler aller de soi, mais critiquer un jeu nécessite d’y avoir joué. En fin le testeur, le critique doit pouvoir dire au lecteur si le jeu mérite d’être acheté ou non et pour cela, il ne peut se contenter d’une compilation d’autres analyses déjà écrites ou de se donner une vague idée du jeu en regardant les teasers ou des extraits vidéos en ligne.

Car la critique est avant tout une opinion personnelle. Fondée sur certains critères objectifs d’analyse, certes, mais dont le caractère réussi ou non reste à l’appréciation du joueur, qui peut par exemple reconnaître que les graphismes sont travaillés, mais que l’ambiance n’en est pas forcément bien restituée. Et impossible de se plonger dans un univers vidéoludique sans avoir tenu la manette dans les mains ou passé les heures nécessaires à l’achèvement du jeu afin de juger de la cohérence de l’ensemble.

Le contexte du jeu

Au début de la critique, il peut être pertinent de situer le jeu dans son contexte. Cette étape peut être traitée de manière minimaliste, avec un bref rappel du studio de production, de la date de sortie, et une indication expliquant s’il s’agit du dernier opus d’une grande saga ou d’un jeu unique et autonome.

Mais il est souvent intéressant d’aller plus loin, notamment si vous testez le nouvel opus d’une licence aux nombreux épisodes, en procédant par comparaison : les concepteurs ont-ils tenu compte des remarques des joueurs à propos du jeu précédent ? Le gameplay a-t-il été amélioré ? Le personnage a-t-il évolué ? Le jeu s’est-il enrichi ? Ce nouvel opus trahit-il l’esprit de la saga ?

Répondre à ces questions permet de trouver un fil conducteur à sa critique et de garder en tête des points de repère en cas de manque d’inspiration, ou si vous en êtes à vos premiers tests de jeu. Par la suite, ces réflexions viendront naturellement et vous pourrez vous adonner tout entier au plaisir du jeu sans vous forcer à une analyse permanente, voire à prendre des notes.

Le gameplay

Un article sur le gameplay existe déjà, mais il est impossible de faire l’impasse sur ce sujet dans une critique de jeu vidéo ; il est donc bon d’y revenir, même brièvement. En effet, des jeux comme Minecraft ou Dofus sont les preuves vivantes qu’un jeu peut plaire à des millions de personnes en dépit de graphismes lamentables ou d’une bande-son très pauvre, grâce à un gameplay plein de possibilités.

Analyser le gameplay d’un jeu vidéo revient à se pencher sur quelques critères déterminant ce qu’on appelle l’expérience utilisateur, c’est-à-dire la façon dont le joueur entre et évolue dans l’univers du jeu. On peut détailler cette approche en plusieurs parties :

Le gameplay est la section dont le développement est à privilégier, car elle regroupe plusieurs notions importantes et riches, qui demandent qu’on s’y attarde. En lien direct avec le joueur, ces notions déterminent le plaisir à proprement parler de jouer.

Graphismes

Avec les graphismes, on aborde une partie particulièrement technique. Si vous avez des compétences en informatique, c’est le moment de parler de processeur, de mémoire vive, de capacités graphiques et de polygones… Attention cependant, les joueurs maîtrisant ces notions ne sont pas majoritaires, et elles n’apportent en réalité que peu de poids dans la prise de décision finale, qui reste le but de la critique : conseillez-vous d’acheter ce jeu ?

Les termes techniques servent donc avant tout à mentionner la présence de bugs, qui nuisent à l’immersion dans l’univers du jeu. Les plus connus sont l’aliasing et le clipping. Définis dans le petit précis des termes techniques du jeu vidéo, ils représentent les problèmes d’affichage les plus fréquents, le premier faisant référence à l’aspect géométrique que peuvent prendre certains éléments du décor, le second à l’apparition impromptue d’objets auparavant hors du champ de vision du personnage.

Le graphisme est avant tout une question d’immersion dans le jeu, et on souhaite généralement qu’il soit le plus réaliste possible. Toutefois, il faut tenir compte du type de jeu que vous testez : on ne demande pas la même chose à un jeu sur console et à un jeu sur téléphone par exemple, et on ne peut reprocher à Angry Birds d’être moins subtil qu’un Final Fantasy.

Le réalisme n’est donc pas le seul critère jouant sur la qualité du graphisme. Ce dernier participe en effet à l’identité du jeu. Dans Borderlands par exemple, l’ombrage de celluloïd permet de créer des personnages à l’aspect « cartoon », qui ne nuit en rien au sérieux du jeu mais correspond à son esprit futuriste et déjanté et contribue à son individualité.

Sons et musique

Souvent sous-estimés, les sons et la musique sont indispensables à la création d’ambiance d’un jeu vidéo, et il est utile de les analyser dès le menu. Dans Resident Evil 6, les sons de sélection aussi bien que la musique font déjà naître le sentiment de vague angoisse qui préside à ce jeu. Dans les jeux d’horreur en général, elle doit être particulièrement analysée, tout comme son absence, qui crée un sentiment de solitude et met en relief les moments d’action accompagnés de musique.

Les musiques de cinématiques ou de générique sont aujourd’hui comparables aux musiques de film. Il ne s’agit en effet plus de musique programmée mais enregistrée en studio, ce qui lui a fait beaucoup gagner en qualité. Certaines bandes-son sont même vendues à part entière, comme un album. C’est le cas de celle de Skyrim, dont la tonalité épique a séduit plus d’un joueur, preuve s’il en fallait que la critique de la musique ne doit pas être négligée.

La musique, comme le graphisme, contribue à créer l’identité du jeu, et instaure une émotion tout au long de la partie. Dans des jeux courts, d’arcade ou de combat par exemple, elle permet de reconnaître rapidement la licence, ou de renforcer l’individualité d’un personnage par des sonorités de sa région d’origine.

Enfin, mentionner les sons apporte une touche de réalisme supplémentaire : chants des oiseaux, aboiement de chiens, brouhaha des foules, bruit des armes… Etre attentif aux sons est parfois un moyen efficace de repérer l’arrivée d’ennemis. Au critique de juger si toutes ces différentes fonctions de la musique et du son sont correctement gérées.

Mise en forme

Comment parler de tous les éléments d’un jeu que vous avez analysés ? Il n’existe pas de mise en forme aussi fixe que pour la rédaction d’un compte rendu de réunion par exemple. L’essentiel est d’écrire une critique claire, nuancée, aussi complète que possible, et agréable à lire. C’est pourquoi tous les ingrédients d’une critique qui viennent d’être exposés ne sont généralement pas présentés sous forme de liste, qui serait fastidieuse pour le lecteur, et isolerait des éléments qui font sens ensemble : le graphisme et l’évolution d’une licence, les sons et la liberté d’action… Mieux vaut passer de l’un à l’autre en les mêlant pour expliquer en quoi ils se renforcent ou se nuisent mutuellement, le tout étant simplement de ne pas les oublier.

En revanche, ne sautez pas dans une même critique d’une console à l’autre. Si vous poussez votre test jusqu’à juger un jeu sur PlayStation, Xbox et PC, écrivez une critique à part pour chaque version. Vous éviterez ainsi de perdre le lecteur qui ne saura rapidement plus de quel équipement vous parlez, ainsi que les redondances : la maniabilité sur PC, la maniabilité sur Xbox…

Un récapitulatif final est vivement conseillé. En effet, il peut être difficile, au terme de la lecture d’une critique longue ou nuancée, de déterminer si, en fin de compte, le joueur a aimé le jeu. Ce bilan prend principalement deux formes :

Mais rien ne vous empêche de trouver votre propre présentation si vous estimez qu’elle permet de mieux partager et synthétiser vos impressions !

Partagez cet article

Sur le même sujet

Catégories:

Voir tous les articles